Le Plastique n’est pas fantastique ? Peut-on utiliser des plastiques « Bio » ? Des problématiques et solutions pas si simples…
Le Plastique a mauvaise presse et pourtant ECOCONCEPTION ET PLASTURGIE s’accouplent parfaitement. Au fait, qu’en est-il ?
ENTRETIEN : Le souhait de Delphine Gamen : imaginer et fabriquer des produits en plastique « bio », issu de ressources renouvelables. Elle mène des expérimentations depuis 7 ans au sein de l‘entreprise Formes Actives en créant des objets publicitaires plastiques écoconçus pour sa marque K-LICE.
ECOCONCEPTION ET PLASTURGIE
Le Gouvernement demande aujourd’hui à la Filière Plasturgie de trouver des solutions plastiques moins impactantes.
La Filière de la plasturgie est confrontée à plusieurs problèmes :
- sa consommation en ressources non renouvelables. Une des réponses est l’écoconception qui cherche notamment à limiter le poids des produits. Et quand c’est possible, on utilise des matières plastiques issues de ressources renouvelables en substitution des plastiques issus de la pétrochimie.
- la gestion des déchets : pendant la production et utilisation de plastiques recyclés.
Niveau production, certains déchets (carottes) sont rebroyés et réinjectés en cours de fabrication.
Les freins majeurs au recyclage concernent tout d’abord les caractéristiques techniques – il s’agit de ne pas détériorer la matière – et le niveau de sécurité.
Au-delà de 20% de plastique recyclé ajouté à une matière vierge d’origine, il est impossible de garantir sa technicité.
De plus, il est plus difficile de « tracer » la matière si elle est recyclée. Quelle industrie est susceptible d’accepter une matière sans certificat de conformité ? Par exemple, dans la construction d’une voiture, dans laquelle il y a beaucoup de pièces en plastique, comment garantir le niveau de sécurité ?
Un autre frein concerne les sources d’approvisionnement en matière recyclée, en termes de constance et de quantité.
Enfin, le produit plastique recyclé est surtout disponible en noir, couleur rajoutée pour uniformiser le coloris du mélange de matières. Le consommateur est-il prêt à accepter de ne pas choisir la couleur ?
Niveau gestion des déchets, tous les plastiques issus du pétrole, ressource non renouvelable, sont potentiellement recyclables. Il appartient donc au consommateur de recycler, pas si facile !
La logistique déchets implique des normes, de l’information, par exemple des labels, et des structures d’accueil pour recycler. Il faudrait autant de filières de recyclage que de types de plastique à recycler : or, il existe plus de 1000 références. Comment envisager une telle mise en place ?
Le recyclage pendant la production, l’utilisation de plastiques recyclés ou de bioplastiques et l’écoconception sont déjà pris en compte par la Filière de la Plasturgie qui continue de travailler à des améliorations. Reste encore à mieux informer et sensibiliser les consommateurs et à proposer davantage de structures de recyclage. Il est clair que le problème du Plastique est l’affaire de tous.
ENTRETIEN avec Delphine Gamen, dirigeante de Formes actives et K-Lice.
L’engagement de K-Lice : intégrer l’écoconception et l‘utilisation de produits plastiques issus de ressources renouvelables dans sa production.
« Cela fait 7 ans que je mène des expérimentations sur le plastique « bio », issu de ressources renouvelables.
À travers divers produits, comme Yi, le boomerang éducatif ou MéloMéli le jeton de chariot, j’explore un des futurs de la Plasturgie…
Je n’ai pas trouvé le produit miracle et je ne le trouverai pas », constate Delphine. « Ma contribution au sein de K-Lice, c’est de créer des produits écoconçus à travers une gamme d’objets de communication. Avec mon équipe et en collaboration avec des designers et des conseillers en innovation par les usages, nous sommes sur la piste de plusieurs autres produits qui devraient sortir d’ici à 2 ans.
Nous avons fait beaucoup de tests pour arriver à la conclusion qu’il n’est pas toujours techniquement possible d’utiliser les plastiques bio. Toutefois, un certain nombre d ‘applications permettent leur emploi.
Donc, j’ai choisi de produire en mode raisonné et de « coller » au plus près des valeurs de l‘écoconception. En tant que fabricant, nous essayons d’être responsables sur l’ensemble de nos actions, en sachant que le 0 impact n’existe pas.
Enfin, un de nos problèmes majeurs reste la communication sur cet engagement. Le grand public voit le côté plastique de l’objet, sans connaître son origine et son mode de production… »