Très controversé le plastique n’en reste pas moins indispensable pour la production de certaines pièces techniques pour les industries. En effet, il est parfois impossible de remettre en cause le choix de cette matière (allègement du produit fini, durabilité, facilité de mise en forme…).
L’une des principales causes de la controverse se base sur le fait que le plastique est traditionnellement issu d’une polymérisation d’hydrocarbure. Hors l’hydrocarbure est un composé organique fossile non renouvelable qui tend à s’épuiser.
Une autre cause importante de cette controverse est la quantité de déchets plastiques générée qui provient en grande partie des emballages et produits jetables en passe d’être interdits.
En revanche, il est tout à fait possible de s’interroger sur des pratiques d’utilisation du plastique écoresponsable dans l’utilisation du plastique.
« B.a.-ba » = l’écoconception, une pratique 100% écoresponsable
L’écoconception consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception des biens ou services. Son objectif est de réduire les impacts environnementaux des produits tout au long de leur cycle de vie : extraction des matières premières, production, distribution, utilisation et fin de vie.
C’est une approche multi-étape du cycle de vie d’un produit et multi-critères (consommations de matière et d’énergie, rejets dans les milieux naturels, effets sur le climat et la biodiversité…).
À la suite d’une démarche d’écoconception portant sur un produit, il est courant de constater des réductions d’impacts environnementaux comprises entre 10% et 40% pour plusieurs indicateurs calculés en analyse de cycle de vie.
L’écoconception est un arbitrage entre des objectifs parfois contradictoires : qualité, coûts, délais, sécurité, environnement.
Elle peut conduire à des réductions des coûts par : économies de matière (allègement) ou d’énergie consommée, optimisation de la chaîne logistique, ou encore moins de quantités de déchets à traiter…
La Commission européenne a adopté, le 30 mars 2022, une proposition de règlement relative à l’écoconception des produits durables. Des mesures sectorielles pourront être adoptées règlementant plusieurs aspects d’un produit tels que son empreinte carbone, sa durabilité, sa teneur en contenu recyclé ou encore la présence de substances chimiques nocives.
Le recyclage, pour un plastique plus écoresponsable
Pratiquement tous les plastiques sont recyclables, parfois plusieurs fois, pour peu que les filières de recyclages soient en place et que les plastiques à recycler soient identifiables.
Si les pièces à fabriquer ne demandent pas de technicité particulière, on pourra utiliser 100 % de plastique recyclé. C’est le cas, par exemple, de certains pots horticoles, de coins de protections pour le transport de meubles…
Pour une pièce technique, on ne peut ajouter à une matière vierge que 20 % maximum de plastique recyclé. Au-delà de ce pourcentage, la technicité de la matière, donc de la pièce plastique, est altérée et peut ne plus répondre aux exigences du cahier des charges.
Aujourd’hui, les sources d’approvisionnement du plastique recyclé sont irrégulières et diverses, ce qui induit un manque de constance en quantité et qualité.
En effet, sauf s’ils proviennent d’une filière de recyclage bien identifiée, il est difficile d’avoir des lots de plastiques recyclés identiques dans le temps, avec une bonne traçabilité. Ce qui rend parfois l’utilisation de plastique recyclé complexe pour certaines industries qui doivent garantir la conformité de leurs produits en termes sécuritaire ou réglementaire.
Malgré les limites et contraintes actuelles, le recyclage permet de diminuer les déchets plastiques tout en créant une économie circulaire et limite l’utilisation de plastiques vierges. L’emploi de plastique recyclé permet donc un mode de production de pièce plastique écoresponsable.
Utilisation de plastique biosourcé
Le principe est « simple » : produire du plastique à partir de matières végétales. Les producteurs de ce type de plastique privilégient généralement l’amidon issu du blé, du maïs ou de la pomme de terre… Fabriquer du plastique à partir de matières renouvelables est donc une voie de transition pour économiser les hydrocarbures (ressources fossiles).
L’invention du plastique biosourcé ne date pas d’hier. Cependant la prise de conscience écologique, amplifiée en ce début de siècle, contribue à augmenter l’utilisation de cette alternative. La Recherche Fondamentale a également permis de faire évoluer les qualités techniques du plastique biosourcé, ouvrant de nouveaux domaines d’application.
Si dans certaines conditions, le plastique biosourcé est biodégradable, comme le plastique issu du pétrole, il est également recyclable. Cela ne dispense surtout pas de l’intégrer dans une démarche d’écoconception pour proposer des produits véritablement écoresponsables (durables, démontables, réparables, recyclables…).
Utiliser une matière recyclée ou biosourcée fait partie des nombreux arbitrages de l’écoconception qui est une démarche essentielle pour proposer des produits plastiques écoresponsables.